Le 12 mai, au lendemain de la fin du confinement, je m’apprête à prendre le vélo pour la première sortie sportive depuis mars. Après 2 mois de confinement, sans home trainer ni volonté de faire 30x le tour du pâté de maisons pour respecter le rayon réglementaire d’un kilomètre. Ce jour là, j’ai perdu mes jambes et ma dignité au bout de 40 kilomètres.
Rendez-vous est donc pris avec moi-même pour un 200, quelques semaines plus tard, le temps d’apprendre à pédaler une nouvelle fois.
L’idée d’aller dans les Monts des Flandres traînait dans un coin de ma tête depuis plusieurs mois. Je n’étais jusqu’à présent jamais allé plus loin que le Kemmelberg, et, lors du BRM200 de Roubaix, je n’avait pu admirer ces monts que de leur base. J’avais aussi en tête les collines d’Artois, Vimy et Lorette en particulier pour une autre sortie. Finalement, en partant de la Pévèle, 200 kilomètres permettent de réunir ces 3 lieux, d’où le nom de ce 200 (Pévèle – Artois – Flandre)
Le 28 juin, à 5h36, je lance la machine pour le second 200 de l’année, cette fois-ci seul et en totale autonomie. A nouveau un vent de Sud-Ouest, malgré tout moins important qu’en février, et des prévisions météo pas trop mauvaise. J’opte donc pour un équipement léger. J’étrenne mon nouveau cuissard gravel Ozio avec les poches qui vont s’avérer bien pratiques. Un maillot manche courte + le coupe-vent. J’embarque le coupe-pluie qui restera finalement dans ma sacoche pendant tout le trajet.

Direction le Sud-Ouest, donc, et le bassin minier par la Deûle. Sortie du canal, je traverse Lens dans le calme pour rejoindre la voie verte du bassin minier qui me conduit au pied de la crête de Vimy, après quelques minutes perdues pour trouver la sortie du bois de Givenchy-en-Gohelle.
Première pause en haut de la crête de Vimy. Il est 9h, le ciel est encore gris et humide. Quelques coureurs arrivent en voiture en haut de la crête pour leur running matinal. Je repars en direction de Lorette en faisant un croché au Mont Saint-Eloi.
La crête de Vimy en apéritif, le mont Saint-Eloi est une belle entrée au parcours du jour. Après un second arrêt pour retirer le coupe-vent, je m’arrête 5 minutes plus tard pour le remettre. La sous-couche fait clairement défaut ici, trop chaud avec le coupe-vent et trop froid sans. Vient ensuite la colline de Lorette en plat de résistance du matin, belle montée et quel spectacle à l’arrivée !

Après avoir fait un tour non prévu de la nécropole et de l’anneau de mémoire, en route vers le parc d’Ohlain à travers les bois. Arrivé au parc, je longe les terrils jumeaux en direction de Béthune, le vent dans le dos, pour rattraper le canal d’Aire au niveau d’Hinges, et le quitter à Robecq, à nouveau contre le vent. Direction Saint-Venant pour rattraper la Lys, très sauvage à cet endroit, puis traversée du bois de Nieppe pour enfin s’arrêter prendre une pause déjeuner bien méritée après 130 kms.
Au loin se distingue les monts des Flandres, et la prochaine étape, le mont Cassel. Après le bois des Huits-Rues, j’attrape la route provenant du Sud qui part plein Nord en ligne droite vers Cassel. Je grimpe le mont Cassel puis m’arrête sur l’esplanade pour planifier le retour. Il me trotte dans la tête de chercher un itinéraire plus rapide pour rentrer, et éviter les Monts (des idées stupides nous traversent l’esprit parfois :-)). Après 15 minutes à trifouiller Komoot et Garmin qui ne veut rien entendre, je reste sur mon trajet initial.
Direction le mont-des-Cats, à travers les petites routes de campagne que seule les Flandres savent nous offrir. Cassel m’avait donné un avant goût du retour à la civilisation, le Katsberg n’en peut déjà plus, avec son ballet de voitures cherchant une place pour profiter des lieux. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises … En route vers le mont-Noir, qui porte très bien son nom en ce dimanche ensoleillé et en période de réouverture des frontières. Je zigzague entre les voitures du Parc Marguerite Yourcenar côté France à la sortie de la ville côté Belgique, pour m’évader à nouveau vers les chemins et le Kemmelberg qui représente le dernier obstacle de la journée.
Du mont Kemmel, il me reste 50 kilomètres à tirer. Je reprends la route sans m’arrêter par les routes et chemins du Heuvelland, puis les plugstreets (encore plus belles sous le soleil) avant de repasser la frontière et reprendre la Deûle à Deûlemont. Ayant anticipé les promeneurs du dimanche après-midi, je ne m’éternise pas le long des canaux et coupe par la ville entre Marquette et Villeneuve d’Ascq, pour rejoindre tranquillement mon domicile au bout de ces 200 et 26 kilomètres.